Assise à la terrasse du Royal Yachting Club de Tanger, miraculeusement connectée à internet je branche frénétiquement l’ensemble de nos appareils de communication sur les prises électriques... Nous nous préparons à partir pour les Canaries, au minimum 5 jours et 5 nuits de traversée. Nous n’avons jamais fait aussi long et nous devons faire le plein de tout : gazole, eau, fruits, légumes... et électricité !

Au pied de la Medina, le Yachting Club de Tanger partage un tout petit espace de quai avec le port de Pêche. Des barques de pêche, à couple les unes des autres, jusqu’à former 4 ou 5 rangées font face aux bateaux de plaisance et petits voiliers du club de voile. Les deux mondes se cotoient. Et nous sommes au milieu, squatteurs de la prise et du robinet, étrangers aux deux cultures et aux deux mileux qui cohabitent.

Nous n’avons pas de place dans ce microscopique et surpeuplé port de plaisance/pêche et avons décidé de mouiller dans la baie, près de la plage. Le mouillage est paisible, la vue sur la plage et la medina imprenable et nous sommes loin de l’agitation des pêcheurs et des ferries.  Seuls dans la baie (avec Maha Papou) nous devenons peut-être l’objet de convoitise, et la deuxième nuit nous avons été réveillé par un visiteur nocturne...et transi. Un homme, venu à la nage, essayait de monter sur le bateau. Autant dire que cela surprend et que nous ne l’avons pas accueilli à bras ouverts. Nous l’avons renvoyé à l’eau. Mais la question reste posée : que voulait il ? voler ? manger ? traverser ? dealer ?...

Nous déambulons chaque jour dans Tanger. La medina est sympa, les rues en pente, étroites, nous conduisent de couleurs en odeurs, d’un marché à l’autre. Tanger n’est pas très touristique et nous sommes libres de nos pas...

Aujourd’hui, dernier jour, nous devons avitailler le bateau (nous aurons du mal à ne pas le surcharger en fruits, patisseries, nougat, fleur d’oranger, et autres galettes de semoule :-)) et voulons tenter de nous glisser dans un hammam, dont nous rabachons les oreilles des enfants depuis des jours, nous imaginant enfin propres et briqués comme un sou neuf... à suivre ...